Les fleurons viticoles de Napa, Sonoma, Monterey, Santa Cruz, Paso Robles et Santa Barbara, employaient une main d’œuvre mexicaine qualifiée bon marché. Nous avons donc voulu remonter ce réseau d’ouvriers en descendant vers la Baja California. Tijuana était submergé de maquiladoras : ces usines de sous-traitance nord-américaines engageaient les désespérés massés à la frontière. Le cerco, mur de la honte entre ces deux Californies, endiguait les émigrants qui affluaient vers les Etats-Unis. Le flot de clandestins du pays de Frida Kahlo continuait à déferler contre ce douloureux brise-lames. |
La Basse Californie, merveilleux eldorado, comportait de magnifiques sierras et déserts. Elle nous offrait une faune discrète, singulière, composée de serpents, de coyotes et de vautours. Nous affectionnions son écosystème épineux pour ses cardons – les plus grands cactus du monde – ses yuccas et ses agaves. Cette plante, cultivée pour son coeur et récoltée pour sa sève, permettait de produire la tequila. Célèbre spiritueux, elle entrait dans la composition de la margarita avec le citron vert, la liqueur d’orange et les grains de sel. Enseneda, qui avait vu naître ce cocktail, nous offrit son hospitalité. |
Mélange hétéroclite entre cultures anglo-saxonne et latine, cette ville présentait une configuration urbaine d’avenues rectilignes, semblable à celle des métropoles d’Amérique du Nord. Ses côtes du Pacifique étaient peuplées de goélands, de cormorans et de pélicans. Les eaux froides et agitées regorgeaient de langoustes, de crabes et de mollusques, que nous retrouvions avec allégresse, déclinés dans les tortillas, les tacos et les burritos. Âme de la vallée Guadalupe, cet imposant port de pêche devint notre camp de base pour visiter le vignoble mexicain. |
L’océan et son rôle de régulateur naturel apportait un peu d’humidité à cette péninsule aride. Les cépages espagnols, italiens et français – notamment le cabernet sauvignon – s’accomodaient donc correctement à cette zone dont une vigne sur cinq était exploitée par le groupe mexicain Cetto. Même si la bière restait incontestablement la boisson la plus populaire, 85% de la production vinicole était écoulée sur le marché domestique. Comme dans l’ensemble des pays producteurs visités, le vin était une composante patriotique forte de l’identité nationale. |
Ensenada : LA Cetto valle de Guadalupe, Vides del Guadalupe Domecq, Viña de liceaga, Château Camou. |
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