Nous avons inauguré notre arrivée en Afrique du Sud par Johannesburg et son tristement célèbre township Soweto. Cette introduction à la nation arc-en-ciel, comme la désignait Desmond Tutu, nous permettait d’en mesurer l’heureuse renaissance. Malgré les disparités raciales héritées du régime xénophobe de l’Apartheid, sa capacité et sa détermination à ressusciter étaient saisissantes : les actions, en particulier de discrimination positive, étaient multiples et la résurrection de ce peuple devenait peu à peu perceptible. |
Forts de cette leçon d’histoire, nous nous sommes immergés dans l’environnement grandiose que nous dévoilait le parc national Kruger. Sur plusieurs centaines de kilomètres, il nous ouvrait en effet les portes d’une savane épargnée où les animaux évoluaient en totale liberté. En autodidactes de la brousse, nous retrouver au pied d’un baobab puis nez à nez avec l’imposant et auguste Big Five nous procurait des sensations d’une rare intensité. Composé du rhinocéros, du buffle, de l’hippopotame, du léopard et du lion, ce clan légitimait, plus que jamais, notre profond respect pour la vie sauvage. |
Nous éclipsant de cette réserve naturelle, nous saisissions pourquoi, dans Long Walk to Freedom, Nelson Mandela qualifiait de lions les êtres chers pour lesquels il avait une vive admiration. Nous avons gagné le Cap de Bonne Espérance, ses autruches, ses baleines et sa colonie de manchots pour finalement atteindre la non moins exceptionnelle terre du Cap. Merveilleuse combinaison des zones de Constance, Stellenbosch, Paarl, Franschhoek et Hermanus, elle régnait avec élégance, sur le sud du continent africain. |
Afin de ravitailler les navires néerlandais de la compagnie des Indes Orientales, la ville du Cap avait été fondée en 1652 par Jan van Riebeeck, puis développée par son compatriote Simon van der Stel. Cette influence européenne était toujours palpable : l’architecture des chais s’inspirait de l’école hollandaise tandis que les noms des domaines viticoles et la gastronomie régionale se souvenaient de l’afflux des Huguenots français fuyant la révocation de l’Édit de Nantes. |
De Table Mountain, relief colossal qui surplombait la ville, nous avons contemplé la topographie des alentours. Hedelberg et Simonsberg Mountains, Banhoek Valley, False Bay et Table Bay embellissaient sans conteste le patrimoine de ce majestueux vignoble. Dans les rangs de Morgenster, nous décelions combien les vents des hauts plateaux et les brises maritimes apportaient fraîcheur aux vignes et tempéraient les chaudes journées de l’été sud-africain. Parfaitement aérées, les grappes prenaient ainsi le temps de mûrir tranquillement dans d’excellentes conditions sanitaires. |
Ces vins bienheureux jouissaient à la fois du fruit du nouveau monde et de la finesse de l’ancien. L’intervention minimaliste et la sage utilisation du bois régnaient au chai : la barrique apportait complexité et potentiel de vieillissement, sans sacrifier la matière première du raisin. Dans les caves de Warwick et de De Trafford, les délicieux crus artisans étaient le reflet des vignes manucurées. Une fois encore, les préjugés ne résistaient pas au voyage : la qualité du cabernet sauvignon, du chardonnay et du chenin blanc que nous dégustions était bien supérieure à celle du pinotage bu en France. |
Cette région se distinguait également par son approche collective de l’œnotourisme. Elle avait su, avec succès, dépasser l’individualisme de ses propriétés pour aller jusqu’à rapprocher viticulteurs et acteurs touristiques. Les synergies locales avaient été imposées par le manque de débouchés internationaux. Jusqu’en 1994, l’embargo politique et économique sanctionnait le régime totalitaire de l’Apartheid. La véritable réussite avait donc ensuite été d’exporter tout en intensifiant les actions de proximité pour capitaliser sur le marché domestique. |
Les routes du vin présentaient des services très pertinents. Wine bars branchés, restaurants gastronomiques, spas et balades équestres fleurissaient coquettement le vignoble. Le parc et les paniers pique-nique de Boschendal étaient conçus pour des déjeuners champêtres très élaborés. L’accueil grand public et la dégustation de Klein Constantia, Vergelegen et Jordan, permettaient de former le visiteur. Chaque visite était une opportunité de mieux connaître leurs clients, leur profil et leurs habitudes de consommation tout en développant un chiffre d’affaires au profit indiscutable. |
Stellenbosch, Paarl et Franschhoek : Vergelegen, Buitenverwachting, Flagstone, Ingwe, Delaire, Lanzerac, Le Riche, Neil Ellis, Rudera, Jordan, Overgaauw, Saxenburg, Blaauwklippen, Spier, Beyerskloof, Kaapzicht, Kanu, Morgenster, Kanonkop, Muratie, Neethlingshof, Warwick, Delheim, Cordoba, de Trafford, Ernie Els, Stellenzicht, Villiera, L’Avenir, Simonsig, Zorgvliet, Fairview, Glen Carlou, KWV, Nelson’s Creek, Boschendal, Cabrière, Mont Rochelle, Ernst & Co, Koelenhof, De Toren - Constance : Groot Constantia, Klein Constantia, Constantia Uitsig - Hermanus : Bouchard Finlayson, Hamilton Russell. |
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