l’eau
à la
bouche
sur la
route
regards
dans le
kaléïdoscope
la
soif
insatiable
à la
vôtre
L’Equateur se découvrait au fil des routes en lacets, bordées de palmiers et de cocotiers démesurés. Installés dans le confort précaire du bus, nous avons gravi graduellement les sommets pour atteindre les pics encerclés de brouillard. La voie était délicate en raison des fréquents éboulements de terrain mais la collection de porte-bonheur religieux, accrochée au rétroviseur, suffisait à nous rassurer. L’enchantement provoqué par ces paysages tropicaux confortait notre douce témérité.
Nous arrivions à Cuenca aux côtés de villageoises venues vendre leurs fruits et légumes sur le marché. Leur manta, pièce d’étoffe particulièrement résistante, leur permettait de transporter sur le dos, tour à tour, marchandises ou enfant. Premier exportateur mondial de bananes, ce pays n’en tirait pourtant qu’un maigre revenu. Le développement du commerce équitable – la produccion limpia y el comercio justo – restait encore à encourager. Les paysans tentaient donc de complèter leur salaire par la fabrication des célèbres chapeaux de Panama.
Adeptes de sensations fortes, nous avons continué notre périple en empruntant el Nariz del Diablo. Assis sur le toit de ce train à vapeur, nous spéculions avec humour sur les chances de déraillement de cet engin à l’âge canonique. Le parcours périlleux et sinueux rasait incroyablement les falaises et les précipices. Toujours à la recherche d’émotions intenses, nous avons ensuite opté pour un trek dans la jungle équatorienne. Cette expédition dans la forêt vierge allait être gratifiée d’épreuves insolites et de découvertes saisissantes.
Afin de nous enfoncer au cœur de cette végétation luxuriante, nous devions, en bons trekkers, nous agripper à des lianes, escalader des parois rocheuses rendues glissantes par l’humidité et naviguer en pirogue sur les rivières. Ces efforts furent toujours récompensés. Au fil des cascades d’eau traversées, des perroquets et des toucans croisés, la flore la plus diversifiée au monde se livrait à nous : fougères géantes, walking palm trees, sans oublier orchidées délicates et anthuriums écarlates.
Face à cette fantastique biodiversité, nous prenions conscience du rôle de l’écotourisme. Respecter un milieu naturel et ses habitants, sans en perturber l’équilibre devenait une vérité palpable. Les visites que nous rendions aux villages reculés prenaient tout leur sens. La vie en autarcie des indigènes et les parties de sarbacane partagées avec leurs enfants étaient d’une authenticité rare. Pendant dix jours, nous avons été ravis d’avoir troqué le vignoble pour la forêt amazonienne.
équateur
 mappemonde   carte pays    5     4     3     2     1  
équateur
marché andin de Cuenca
chapeau de Panama d’une marchande de bananes
delta dans la forêt vierge
30 degrés et 80% d’humidité
écho de Baños
ethnie de la jungle
marché andin de Cuenca
chapeau de Panama d’une marchande de bananes
delta dans la forêt vierge
30 degrés et 80% d’humidité
écho de Baños
ethnie de la jungle