l’eau
à la
bouche
sur la
route
regards
dans le
kaléïdoscope
la
soif
insatiable
à la
vôtre
La seule précaution pour progresser en Australie a été de ne pas tomber en panne au milieu de nulle part. Quand nous prenions la route, l’instinct nous poussait donc à d’abord localiser, sur une carte, le moindre village-étape. Les distances entre les centres viticoles de la plus grande île du monde se comptaient, en effet, en milliers de kilomètres. Les réserves de carburant et les provisions étaient donc vitales. Nous nous convertissions ainsi au chutney et au verjus mais pas au Vegemite, cette pâte australienne fabriquée à base d’extrait de levure de bière.
L’immensité et la virginité du territoire participaient à la réussite croissante du tourisme ; et nous constations que la filière vin avait su, avec adresse, collaborer avec les acteurs de ce secteur. Les domaines de petite taille existaient bien en Australie et l’essentiel de leurs revenus provenait non de l’export mais de la vente sur site auprès du grand public. Les viticulteurs avaient été perspicaces en concluant des accords avec les tour operators, en s’associant à leurs campagnes promotionnelles. L’accueil à la propriété était tout sauf une activité d’appoint.
Véritable melting-pot, ce pays d’immigrants avait su instituer un état d’esprit ouvert, doublé d’une culture anglo-saxonne tournée vers les services. La qualité des prestations et le marketing événementiel des domaines visaient les baby-boomers nord-Européens, les Américains et les Asiatiques au pouvoir d’achat grandissant. Même à budget limité, le packaging et les manifestations étaient conçus avec un sens pointu de la perfection. Afin de se faire assister en salle de dégustation, les viticulteurs pariaient sur les cellar managers : de jeunes et talentueux sommeliers étaient ainsi judicieusement embauchés.
Notre engouement pour une certaine frange de vins australiens se confirmait. Le fruit absolu et le tannin soyeux des shiraz de Two Hands ne ressemblaient aucunement à cette explosion de cassis et de mûre, à la bouche courte et asséchante. Le chardonnay de Chapel Hill était divinement non boisé. Au coeur des gigantesques champs de lavande, le merlot sparkling de Gibson’s et les grenaches noirs centenaires de Flat Turkey étaient très séduisants. Malgré le climat très chaud de Clare vallée, Jim Barry nous proposait même des rieslings épicés dont l’aptitude à une longue garde était remarquable.
Sur l’île tempérée du Kangourou, les cabernets, le malbec et le sangiovese de The Islander Estate avaient belle allure et la cuvée Cape d’Estaing une très grande classe. Ce vignoble était vendangé de nuit, sous le regard déconcerté des marsupiaux. Le raisin était aussitôt embarqué par bateau vers les cuves de Boar’s Rock, près d’Adelaïde. Loin du système des coopératives ou des trusts viticoles, cette société proposait à ses membres une mise en commun des moyens matériels et humains. Ici, les vignerons faisaient vinifier, élever et mettre en bouteilles leurs propres lots dans le respect des origines parcellaires.
McLaren : Boar’s Rock, Tintara, D’Arenberg, Kay Brothers, Chapel Hill, Warri Warri - Nelson : Richmond - Barossa : Penfolds, Two Hands, Gibson’s, Peter Lehman, Jacob’s Creek, Flat Turkey - Clare : Tim Adams, Neagles Rock, Mitchell, Neil Paulett, Jim Barry, Skillogalee - île Kangaroo : Dudley Partners, Sunset, The Islander Estate, Cape D’Estaing - Yarra : Dominique Portet, Chandon, Yering Station, Whispering Hills, Seville Hills, Ainsworth Estate, Five Oaks, Brammar Estate, Tarrawarra.
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australie
lumière sur Clare vallée
grenaches centenaires à Flat Turkey en Barossa vallée
printemps austral à McLaren vallée
lichen sur l’île du Kangourou
bouquet de lavande à Gibson’s
air champêtre dans les vignes de Nelson
lumière sur Clare vallée
grenaches centenaires à Flat Turkey en Barossa vallée
printemps austral à McLaren vallée
lichen sur l’île du Kangourou
bouquet de lavande à Gibson’s
air champêtre dans les vignes de Nelson