| Notre expédition en ancienne Union indochinoise s’est déployée vers la République démocratique populaire lao. En raison d’un réseau ferroviaire inexistant et de routes rarement goudronnées, le trajet vers Luang Prabang nous parut interminablement bucolique. L’isolement de l’ancienne capitale royale avait permis de sauvegarder sa physionomie originelle. La ville langoureuse présentait une existence harmonieuse et dépourvue des attraits factices de la modernité. Les jeunes bonzes, novices au crâne rasé et à la toge safranée, faisaient fi de l’industrialisation qui s’opérait hors de leurs frontières. |
| Les embarcations traditionnelles nous guidèrent sur l’illustre Mékong. La poésie de ses villages ethniques rayonnait au cœur de la forêt. Les arbres endémiques étaient gracieux et précieux. Le si convoité bois d’ébène poussait même la magnificence à préférer une exquise couleur vanille veinée de noir, à une encre sombre et uniforme. Près des cabanes en bambous, les artisans travaillaient la quintessence de ce marbre végétal avec dextérité et ingéniosité. Au fond de ces habitations sur pilotis, nous devinions les fumeries du 3ème pays producteur et consommateur mondial d’opium. |
| Nous assistions à de magiques séances de tissage. Archaïques rouets, chaînes, trames et navettes de métiers à tisser participaient à confectionner des soieries aux motifs pittoresques et flamboyants. La richesse de ces étoffes contrastait avec l’extrême pauvreté des paysans. A défaut de vin, ces derniers nous initièrent au savoureux café des plateaux de Bolovens et à la délectable bière Lao brassée près de Vientiane. Ces boissons étaient bien plus engageantes que le lao-lao, l’alcool de riz local ou les effrayants breuvages énergisants, élaborés à base de jus de raisin et de serpents macérés. |
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laos
recueillement dans la grotte de Pak Ou
soierie de Luang Prabang
sérénité d’Indochine
toit de maison
jeu sur les rives du Mékong
cuisine épicée